Breton·ne·s et féministes

Pour ce tout premier épisode de 2022, on change un peu de format d'écoute. Aujourd'hui, pas de reportage ni d'entretien mais un témoignage.
Un témoignage sur la vasectomie. Anne-Laure et Benjamin sont en couple et ont deux enfants de 7 et 4 ans. Benjamin a eu recours à une vasectomie il y a deux ans.

La vasectomie est une des solutions qui existe en contraception masculine. C'est une opération mineure qui consiste en fait a couper et donc bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à travers les testicules. On parle ici de stérilisation et c'est donc une méthode irréversible.
En France, la vasectomie est autorisée depuis 2001 mais se pratique encore très peu, comparée à d'autres pays. En France, à peine 1% des hommes y ont recours, contre plus de 20% dans les pays anglo-saxons. On est à 8% pour la belgique, l'espagne et la suisse par exemple.

En France cependant les médias parlent de plus en plus de la vasectomie, et c'est vrai que le nombre d'opérations augmente. En 2018, 9 240 français ont eu recours à la vasectomie, ce qui est 5 fois plus qu'en 2010, selon des chiffres de l'assurance maladie.

Aujourd'hui on va donc entendre le témoignage de Benjamin, 35 ans, et de Anne Laure, 31 ans. On va parler de leur réflexion, du cheminement vers la vasectomie, de leur décision, de l'opération en elle-même, comment ça se passe exactement. Mais on va aussi parler de soulagement d'arrêter une contraception féminine pesante et des inégalités entre les femmes et les hommes quand on veut se faire stériliser. On parlera aussi de virilité et de la fameuse phrase " mais si je suis le dernier homme sur la terre, comment on va faire perdurer l'espèce ?"
Mais avant tout ça, Anne Laure et Benjamin racontent comment la vasectomie est arrivée dans leur discussion.

Crédit photo : DR
Chanson Penn Sardin par la chorale feministe MEUF's !

Aujourd'hui, pour ce 23ème épisode, on va parler navigation avec Julie Mira. Cette navigatrice professionnelle, bientôt concarnoise, coache les femmes, voileuses confirmées ou non, pour qu'elles se sentent à l'aise à bord de leurs bâteaux. Son entreprise s'appelle les Marinettes. Elle leur apprend comment se positionner psychologiquement dans un milieu encore très masculin, et bien souvent machiste. Comment trouver sa place, comment prendre sa place, en équipage, seule, en famille. 
Julie Mira leur apprend aussi à se positionner physiquement. Car oui, les bateaux, les équipements, le matériel, n'est pensé que pour des carrures d'hommes. Exemple assez parlant : il y a quelques années encore, Julie n'arrivait pas à trouver des chaussures techniques à sa taille, trop petite par rapport à des pointures d'hommes... On parlera aussi du pisse-debout, objet révolutionnaire pour ces navigatrices.

Le guide pratique des voileuses - Oser prendre la barre", de Julie Mira, aux éditions Vagnon.
Son site internet : https://lesmarinettes.com/
Son Instragram @les_marinettes 

Crédit photo : Eric Gachet
Chanson : Penn Sardin par la chorale féministe MEUFs !

Aujourd'hui, je vous propose un épisode un peu spécial. Pas d'entretien ou de reportage mais des lectures de textes féministes. Le café-librairie Les Déferlantes, à Morlaix, a organisé, avec l'association La Lanterne, qui lutte contre les violences sexuelles, une soirée rencontre et lecture. Une vingtaine de femmes étaient présentes. Il y a eu beaucoup de discussions, sur nos expériences, et aussi sur nos lectures. Avant qu'elles ne lisent des extraits des livres qu'elles ont choisi, je leur ai demandé à quel moment elles se sont senties féministes.

Les extraits lus, dans l'ordre de diffusion :
À mains nues, de Amandine Dhee.
Gazelle théorie, de Ines Orchani.
H24, 24 heures dans la vie d'une femme.
Rouge Pute, de Perrine Le Querrec.
Caliban et la sorcière, de Silvia Federici.
Le génie lesbien, de Alice Coffin.
Les filles d'aujourd'hui, de Brigitte Fontaine.

Crédit photo : Les Déferlantes.
Chanson : Penn Sardin, par la chorale féministe MEUFs !

Aujourd’hui, pource 21eme épisode, on va parler de l'énorme travail qu’a organisé Gaëlle Pairel autour du matrimoine littéraire en Bretagne. C’est un travail qui a commencé avec l’inventaire des autrices en Bretagne, de 1801 à nos jours, entrepris en2011 par la fédération des cafés-librairies de Bretagne.  De ce travail est né une anthologie de 246 écrivaines et illustratrices, tous genres littéraires confondus, du moyen-âge à aujourd’hui, en français en breton et en gallo,co-écrit par 20 autrices et auteurs et publié par la maison d'édition rennaise Goater.
Avec Gaëlle Pairel on découvre ces autrices et leur travail bien sûr, mais on parle aussi d'invisibilisation des femmes dans l'histoire littéraire, de leur prise de parole, de leur féminisme. 

Crédit photo : Pascal Perennec
Chanson Penn Sardin par la chorale feministe MEUF's !
Femmes de lettres en Bretagne : matrimoine littéraire et itinéraires de lecture, collectif, aux éditions Goater. 

Aujourd'hui, pour ce vingtième épisode, on va parler handicaps et féminisme avec Charlotte Puiseux, docteure en philosophie, militante handiféministe et membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe donc.
J'ai discuté avec deux autres membres de ce collectif au festival de littérature féministe Les dangereuses lectrices, qui s'est tenu a Rennes en septembre dernier. Elles y présentaient leurs actions.

Dans cet entretien Charlotte Puiseux nous explique que les femmes handicapées subissent deux dominations, une double peine. Celle du patriarcat, du sexisme, et aussi celle du validisme. Le validisme c'est une discrimination basée sur le handicap. Un système d'oppression qui considère que les personnes valides sont supérieures aux personnes handicapées, que ce soit un handicap physique ou mental.
Double peine encore pour les femmes handicapées, qui selon un rapport de l'ONU, sont dix fois plus exposées aux violences sexuelles que les femmes valides.
On parler aussi ici de l'allocation adulte handicapée, de la place des femmes handicapées dans les mouvements féministes et dans les études de genre.

Vous pourrez bientôt découvrir le livre de Charlotte Puiseux, De chair et de fer, vivre et lutter dans une société validiste, qui sortira en février, aux éditions La Découverte.

Crédit photo : DR.
Chant : Penn Sardin par la chorale féministe MEUFs !
Mea culpa : dans l'entretien je parle de l'AAH comme étant conjugalisé. Il faut bien sur entendre déconjugalisé. Désolée pour cette erreur.